Pour que le souvenir reste » Résultats de recherche » martinez joseph http://oran3644.unblog.fr Que notre histoire demeure à jamais dans nos coeurs !!! Sat, 06 Apr 2013 22:01:28 +0000 fr-FR hourly 1 http://wordpress.org/?v=3.7.5 LA RENCONTRE FAMILIALE http://oran3644.unblog.fr/2007/08/31/la-rencontre-familiale/ http://oran3644.unblog.fr/2007/08/31/la-rencontre-familiale/#comments Fri, 31 Aug 2007 18:01:46 +0000 http://oran3644.unblog.fr/2007/08/31/la-rencontre-familiale/ Bonjour,

Cet été, nous avions projeté d’effectuer, comme à notre habitude un voyage itinérant à vélo, visitant ainsi les différents villages de France.

Notre séjour débutait à Abzac, près de Libourne et s’est terminé à Saint Emilion. Il fallait bien joindre l’utile à l’agréable !!!

C’était l’occasion pour moi, de revoir après 23 ans, ma cousine Michelle avec qui j’entretiens une relation toute particulière, puisqu’elle possédait des photos de nos ancêtres et surtout, un trésor inestimable, elle avait les livrets de famille de nos grands-parents et arrières grands-parents, ainsi qu’un livret militaire concernant un certain Joseph Martinez, pour lequel, j’ai découvert cette année qu’il était le demi-frère de mon grand-père paternel.

J’ai donc rencontré Michelle, Jean-Claude son mari, et leur fille Julie. Julie, tu es une grande fille adorable et je te souhaite de profiter de tes parents et de tes grands-parents encore pendant très longtemps, n’oublie jamais que je t’aime aussi très fort. Michelle et Jean-Claude, je ne sais quoi dire : j’étais tellement heureuse de vous revoir, que les larmes versées après votre départ, étaient des larmes de tristesse et de joie, de tristesse car notre rencontre fût courte (une après-midi) et par dessous tout, un temps qui n’était pas de la partie mais qu’importe, nous avons pu discuter de tout et de rien, tu m’as apporté ces fameuses photos de nos ancêtres, garde les précieusement, elles sont la trace de notre passé, de notre vie sur cette Terre, du combat qu’on menait nos ancêtres pour nous donner la vie actuelle que nous menons, elles ont une valeur sentimentale que seule la famille peut connaitre !

J’ai été très heureuse de vous revoir tous les deux, de connaitre enfin Julie, votre trésor, et j’espère de tout coeur vous revoir un jour prochain.

Après avoir longé le littoral atlantique, nous repartons dans les terres landaises, toujours en empruntant les pistes cyclables.

Dernière étape, arrivée à Saint Emilion. Nous devons rencontrer un cousin que je ne connais pas du tout. Cousin que j’ai trouvé grâce à la généalogie. Il est en fait le fils d’un cousin à mon père perdu de vue depuis 1962, depuis cette indépendance, qui a fait que la plupart des familles Pieds-Noirs ont éclaté. J’ai donc rencontré Norbert et sa compagne Evelyne, avec Titus leur chien. Nous avons visité Saint Emilion et là aussi, nous avons parlé de tout et de rien, cela faisait bizarre de se voir, alors que jusqu’à présent, nous discutions par mail ou par téléphone. Mais une chose est sûre, et comme je l’ai dit à Norbert, il a bien le faciès des Martinez, il ne peut pas renier son nom. Non seulement, il a le faciès mais également les mêmes expressions ; j’avais d’ailleurs constaté en rencontrant son frère Philippe en février dernier, chez mes parents, à Toulon, qu’il y avait beaucoup de points communs entre deux familles totalement inconnues et pourtant dont les liens familiaux nous unissent, comme quoi, même si les actes de la Vie font que nous avons dû partir chacun de notre côté, si on cherche, on se trouve !!

Notre rencontre fût également brève car Norbert et Evelyne devaient retourner à Lagord et nous, nous repartions pour Lyon le lendemain. Peut être un jour prochain, l’occasion de nous revoir se représentera. Quoi qu’il en soit, le contact est là, bien présent. Et malgré le fait que nous ne nous connaissions pas du tout, nous avons malgré tout tissé un lien familial comme si celui-ci avait toujours existé !!!

La vie est ainsi faite !!!

Ainsi, se terminent nos vacances !

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JOSEPH RETROUVE http://oran3644.unblog.fr/2007/06/20/joseph-retrouve/ http://oran3644.unblog.fr/2007/06/20/joseph-retrouve/#comments Wed, 20 Jun 2007 20:04:18 +0000 http://oran3644.unblog.fr/2007/06/20/joseph-retrouve/ Bonsoir,

Je suis tellement heureuse une fois de plus de vous annoncer avec une quasi certitude avoir retrouvé la tombe de Joseph MARTINEZ, notre fameux Joseph.

Il est enterré au cimetière militiaire de Bitola en Macédoine. Après plusieurs contact avec l’Ambassade de France, le consulat et enfin la mission militaire de SKOPJE en Macédoine, je pourrais d’ici quelques temps affirmer à 100 % que la tombe 3620 correspond à celle de notre ancêtre.

J’ai pris contact avec le Mémorial du Front d’Orient et j’attends une réponse de leur part.

Voici l’adresse du Mémorial du Front d’Orient :
MEMORIAL DU FRONT D’ORIENT
30 rue Frémicourt
75015 PARIS

Je voudrais préciser que mes recherches concernant Joseph durent depuis août 2006. Mais ce n’est pas tout, notre Joseph s’est battu pour une cause qu’il croyait être juste. Je reviendrais plus tard sur ce sujet car je voudrais reprendre son parcours militaire, et je dois pour cela, effectuer quelques recherches sur son régiment.

Mon prochain article le concernant parlera essentiellement de son parcours militaire, et le pourquoi de son engagement dans cette guerre pour ce pays qui n’était pas le sien.

A bientôt.

Valérie

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CARAN BIS http://oran3644.unblog.fr/2007/03/10/caran-bis/ http://oran3644.unblog.fr/2007/03/10/caran-bis/#comments Sat, 10 Mar 2007 11:26:24 +0000 http://oran3644.unblog.fr/2007/03/10/caran-bis/ Bonjour,

Je tiens à vous faire partager mon immense joie quant à la découverte du dossier de naturalisation de Joseph MARTINEZ. Ce dossier, je ne l’espérais pas sitôt et quelle surprise et quelle émotion hier soir quand j’ai commencé à le lire, feuille par feuille, détail après détail, tout compte dans ces recherches.

Je remercie toutes les personnes qui m’ont aidé : le site FranceGenWeb avec Jean-Loup pour la copie du dossier et Marie-Thérèse du site de généalogie pour l’orientation.

J’espère maintenant que ce dossier va pouvoir aider mes parents à poursuivre les recherches en Espagne, en province d’Alicante, à Albatera précisément pour mon père et à Benferri et Murcia pour ma mère.

Je vais maintenant faire une demande de dossier à l’hôpital militaire de Limoges pour avoir d’autres informations concernant Joseph.

Valérie

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CARAN http://oran3644.unblog.fr/2007/02/09/caran/ http://oran3644.unblog.fr/2007/02/09/caran/#comments Fri, 09 Feb 2007 18:11:05 +0000 http://oran3644.unblog.fr/2007/02/09/caran/ Bonsoir,

Je tenais à préciser qu’à ce jour, je poursuis mes recherches concernant Joseph Martinez.

Effectivement, j’ai fait une demande de copie du dossier de naturalisation de Joseph, ce dossier m’apprendra beaucoup et enrichira ma généalogie ascendante.

En attendant ce dossier de première importance, je me suis proposée comme volontaire aux archives départementales de Lyon, afin d’aider à mon tour, ceux qui comme moi ne peuvent se déplacer dans les différents départements de France.

J’espère avoir une réponse du site Genweb pour la recherche au CARAN concernant le dossier de naturalisation d’ici début mai environ. Je ne suis pas pressée, le temps agi à sa façon et à sa façon, il nous apporte tout ce que l’on sème.

Bonne soirée à tous.

Valérie.

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POURQUOI J’AI DEBUTE DES RECHERCHES SUR JOSEPH http://oran3644.unblog.fr/2007/01/17/pourquoi-jai-debute-des-recherches-sur-joseph/ http://oran3644.unblog.fr/2007/01/17/pourquoi-jai-debute-des-recherches-sur-joseph/#comments Wed, 17 Jan 2007 14:42:42 +0000 http://oran3644.unblog.fr/2007/01/17/pourquoi-jai-debute-des-recherches-sur-joseph/ Joseph était un inconnu pour ma famille et pourtant, nous possédions son livret militaire, des photos sous forme de cartes postales et des écrits. Je décide de me consacrer à mieux le connaitre.

José est né à Albatera, province d’Alicante, en Espagne, le 17 mars 1886. Ses parents décident de partir pour l’Algérie Française par rapport au travail, et pour trouver une terre à cultiver.

Ils partent donc pour l’Algérie Française, Joseph n’a alors que 4 ans. En premier lieu, il réside à Prudon avec ses parents, puis habite ensuite à Ain Tedeles, je pense qu’il devait vivre à Ain Tedeles uniquement avec son père ; il se trouve effectivement que sa mère, remariée en 1904, a eu trois autres enfants Maria, Manuel et mon grand-père paternel Grégorio.

Alors que j’ai très peu de renseignements concernant Joseph, je constate qu’il a été naturalisé français le 17 juin 1914. Je cherche des informations sur ce dossier de naturalisation et j’apprends que je peux en faire la demande à condition d’avoir le numéro de décret et la date du décret. Après recherches sur le site de généalogie, je découvre ces date et numéro. Je ne perds plus de temps, je prends contact avec le site de FranceGenWeb (entraide généalogique) pour une demande de dossier de naturalisation au CARAN ! Deux mois après, je reçois le dossier de naturalisation et là, je suis tellement émue : Joseph je le découvre, je le rencontre enfin et surtout, je le réintègre à la famille. J’apprends d’après le dossier de naturalisation de José, qu’il aurait eu deux frères ou soeurs ; en 1914, ils étaient âgés de 19 ans et de 15 ans, mais je ne sais rien sur eux. Je pense que cette fraternité est née à Prudon, un enfant en 1895 et en 1899. Plus tard, ils s’installeront à Ain Tedeles ; pendant tout ce temps, un retour au pays en Espagne, leur semble impossible, leur terre était désormais l’Algérie Française. Joseph grandit, apprend à parler le français, et à l’écrire. Il devient un bon citoyen comme il a été noté dans son dossier de naturalisation. La guerre 14/18 arrive et Joseph veut s’engager dans l’armée française, mais pour cela il faut être français ; alors, il demande sa naturalisation, un dossier est créée le concernant, lui et sa famille, ses moeurs, ses opinions par rapport à la France, toute sa vie est sur le dossier.

Et le voilà, notre Joseph parti comme beaucoup d’autres zouaves, avec la fleur au fusil et peut être en chantonnant : « c’est nous les Africains » ; Enfin, c’est l’impression qu’il me donne lorsque je lis les quelques mots qu’il a écrit à sa famille, des mots qui reviennent souvent : « il faut pas se faire de mauvais sang, du courage ! » Ces mots écrits et répétés des centaines de fois par Joseph et par Grégorio mon grand-père.

Oh oui, du courage, c’est le mot qu’il fallait avoir dans son vocabulaire afin de tenir le coup face à l’ennemi, il ne fallait pas faiblir et pourtant combien d’entre eux, ont souffert, ont eu peur, on écrit des poésies anonymes ou des chants anonymes, exprimant ainsi leur désarroi face à cette guerre, exprimant leur incompréhension face à ce pouvoir !

Le voilà notre Joseph, il est aux Dardanelles dans sa carte que nous possédons et puis, la maladie va le toucher le paludisme. Il succombe le 9 août 1916 à l’hôpital militaire de Samli. A partir de là, je perds sa trace, alors je décide de poursuivre mes recherches en poussant les portes du Ministère.

Après plusieurs recherches sur le web, je découvre sur le site MEMOIRES DES HOMMES, qu’il existe une fiche matricule concernant son décès ; c’est lui, je l’ai reconnu grâce à sa date de naissance, à son numéro de matricule. Ensuite, j’effectue des recherches pour savoir où se trouve son corps, j’ai appris qu’il est décédé pendant la guerre d’une maladie, mais apparemment son corps n’a jamais été rapatrié, il est donc resté en Macédoine. Pour le retrouver, j’écris dans un premier temps au CONSULAT DE FRANCE EN GRECE car je constate qu’il existe un cimetière militaire français Zeitenkick. Après consultation des registres, le Consul m’informe qu’il n’y a pas de Joseph Martinez à Zeitenlick, mais il trouve sa trace au cimetière militaire de Bitola en ARYM, le numéro de la tombe 3620. J’écris au CONSUL HONORAIRE DE FRANCE A BITOLA qui me parle d’une Association des Poilus d’Orient. Tous les ans, cette association organise un pèlerinage afin de rendre hommage à tous ces hommes morts pour la France. Je recherche cette association sur le web, et là, rien ! Je me tourne vers la mission militaire de SKOPJE et j’écris donc à l’ATTACHE DE LA DEFENSE. A la suite de ce dernier contact, j’obtiens l’adresse de l’association des Poilus d’Orient.

MEMORIAL DU FRONT D’ORIENT
30 RUE FREMICOURT
75015 PARIS

Après avoir écrit au Mémorial du Front d’Orient, je reçois une réponse avec de la documentation sur les cimetières militaires en MACEDOINE et sur l’hommage qui est rendu à nos hommes. Mademoiselle TRANIE, directrice de ce Mémorial me téléphone et me certifie que la tombe 3620 est bien celle de Joseph, mon grand oncle ; prochainement, elle doit se rendre à Skopje et elle m’a promis de faire une photo de la tombe de Joseph.

J’ai écrit à Mademoiselle TRANIE, et j’attends toujours sa réponse à l’heure actuelle mais je ne perds pas espoir !

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SAINT EUGENE http://oran3644.unblog.fr/2007/01/09/saint-eugene/ http://oran3644.unblog.fr/2007/01/09/saint-eugene/#comments Tue, 09 Jan 2007 22:41:59 +0000 http://oran3644.unblog.fr/2007/01/09/saint-eugene/ Voilà, cela vous paraitra long à lire mais les souvenirs d’enfance restent toujours aussi émouvants, qu’ils soient personnels ou pas, que l’on connaisse la personne ou qu’elle nous soit complètement étrangère. J’ai tenu ici à retranscrire l’enfance passée de mon père, né en 1936 à Saint-Eugène. Les photos et dessins sont à venir.

SAINT EUGENE

Je suis né à Saint Eugène, quartier d’Oran, bd Vauchez. J’habitais une grande maison ; dans le jardin, tout aussi grand, il y avait un olivier, un oranger avec des oranges amères et un très grand figuier. Mon père faisait le jardinage : il cultivait différents légumes, des salades et des tomates. Ma mère s’occupait des fleurs : des roses, des arums, des marguerites, des géraniums et bien d’autres variétés. Au moment de la fête des mères, les gens venaient et nous achetaient des fleurs. On avait aussi une vigne grimpante qui donnait de très gros grains de raisins qu’on mettait en bocal avec du rhum. On possédait également des poulaillers, deux chiens que l’on attachait dans le jardin et des lapins.

De temps en temps, on voyait des caméléons dans le jardin. Souvent, j’en attrapé un et je lui faisais fumer une cigarette ; un jour, le caméléon m’a attrapé le doigt, pour qu’il me lâche, il a fallu lui couper la tête mais lui m’avait arraché un morceau de doigt depuis je n’ai plus jamais touché au caméléon.

Un jour, on a eu une invasion d’énormes sauterelles. On a alors pris des seaux plein d’eau, on mettait les sauterelles dedans et on donnait le tout aux poules qui se régalaient.

5 ans avant l’indépendance, il y a eu une invasion de rats dans notre jardin. Ils venaient manger nos poules et nos pigeons. Il y avait derrière chez nous, un terrain vague où s’entassaient des épaves de voitures, les rats provenaient de là. Avant de partir au travail, à 1 heure de l’après-midi, avec la carabine, j’en tuais quelques-uns et le soir, je recommençais.

A 8-10 ans, je rendais quelques petits services aux américains et eux en échange, nous donnaient des cigarettes.

Après la fin de la guerre avec l’Allemagne, ma mère et moi allions au village nègre (c’était le quartier arabe). On trouvait de tout là-bas, on l’appelait aussi le marché noir.

A 10-13 ans, avec les copains, on fabriquait des « caricos », c’était une planche en bois, dessous il y avait deux roulements à l’arrière et un devant, puis un bois à l’avant qui servait à diriger l’engin.

DESSIN DU CARICO A VENIR

Avec cette planche, on allait chercher de l’herbe pour les lapins, ou encore on allait à la caisserie, l’usine à bois, remplir des sacs de sciure pour se chauffer l’hiver. On avait un fût qu’on remplissait de sciure, au milieu de ce fût, il y avait un manche en bois d’une pioche, sur le côté des trous pour laisser passer l’air, on enlevait le manche en bois et on allumait le feu par le bas, c’était notre chauffage.

DESSIN DU FUT A VENIR

A 12 ans, je ramassais les figues, après les avoir peser, j’allais les vendre. Au début, c’était dur puis peu à peu, j’ai eu ma propre clientèle. Je vendais environ 16 kg de figues deux fois par semaine, ainsi que les oeufs frais de nos poules. Après sa retraite, mon père était gardien le soir dans une usine ; il a ensuite arrêté et s’est fabriqué une charrette pour aller vendre des petits pots de basilic et du piment de Cayenne les jours de marché. Quand il rentrait à la maison, il nous disait : « c’est des français qui m’achètent le basilic ». A Saint-Eugène, il y avait la cité des français de métropole. Ils lui achetaient du basilic pour le mettre dans leur soupe.

Dans notre quartier, on se connaissait presque tous ! En face de chez nous, il y avait le bar François, à côté le coiffeur, après le bar Martinez, Lola la marchande de journaux, un peu plus haut le cinéma l’Alhambra. En face, il y avait aussi un magasin qui vendait des glaces, des torraïcos (pois chiche grillé) et des tramousses (lupins) et le bar Bonillo.

A Pâques, les gens venaient faire cuire leur mounas à la boulangerie, à cette époque, nous n’avions pas de four.

J’ai fréquenté beaucoup de quartiers où j’ai travaillé par la suite : Gambetta, Carteaux, Victor Hugo, Delmonte, le Plateau, le quartier de la Marine (c’était le vieux quartier d’Oran).

Notre moyen de locomotion à l’époque, c’était la marche : j’accompagnais ma mère au cimetière Tamashouet. On allait à l’école, pêcher au port, au centre ville, toujours à pied. Le samedi soir, nous allions au cinéma qui se situait au centre ville. On rentrait à 1h30 du matin et on prenait les cannes à pêche puis on repartait. On rentrait le dimanche après-midi vers 13 h – 14 h et à 7 heures du soir, on était de nouveau dehors.

A 14 ans, j’ai eu mon vélo. On allait pêchait à Ain Franine (c’était sur la côte sauvage) avec les copains. On allait même jusqu’à Arzew, à 40 km d’Oran, le soir on était crevé.

J’ai eu mon premier contrat de 3 ans dans un atelier de mécanique, il y avait également avec moi un jeune du quartier Victor Hugo qui travaillait avec moi. Je le revois de temps en temps, aujourd’hui, il habite à Hyères. L’entreprise où je travaillais s’appelait l’entreprise Raveau. Ils étaient 4 frères, ils travaillaient toujours très tard dans la soirée. On nous apportait des villebroquins de bateau complètement usés et eux les retapaient à neuf. Il n’y avait qu’eux pour faire ce travail de métallisation dans tout Oran. D’ailleurs, c’est grâce à eux que j’ai appris à travailler.

J’allais à l’école de Delmonte qui était à 1 km de la maison. On n’était pas des anges et à la récréation, il y avait souvent des bagarres, si bien que lorsqu’on rentrait en classe, l’instituteur faisait pousser les bureaux, et les deux élèves qui se battaient en récré, remettaient ça devant les élèves et l’instituteur. Moi, je n’ai jamais aimé l’école.

Il y avait à côté une église avec le patronnage. Monsieur Henri s’occupait du patronnage, il faisait office de prêtre. C’est là que l’on jouait au petit drapeau, on faisait des sorties à la campagne, toujours à pied.

Pour la Pentecôte, on allait à Santa-Cruz, c’est la montagne qui se trouve au pied du quartier de la marine. C’était haut : les gens montaient soit à pied, soit à genoux pour prier et voir la Vierge. Toute la population faisait ce pélerinage. Il y avait aussi un château fort.

Quand il y a eu la peste à Oran, beaucoup sont morts puis un jour tout s’est arrêté : je ne me souviens plus en quelle année mais les gens avaient descendu la Vierge et la promenaient dans toutes les rues, les balcons étaient maculés de drap blanc et de bougies allumées : voir le livre d’Albert Camus sur la peste.

A 17 ans, j’avais une certaine liberté. Le vendredi soir, on sortait avec les copains, on faisait la tournée des différents bars : on mangeait de la rate farcie (merza), des rognons blancs, des merguez, du foie ou du coeur. Presque tous les bars possédaient un barbecue, chacun préparait sa kémia (différentes entrées) et les gens s’attablaient à l’intérieur ou à l’extérieur du bar.

Quand tu commandais à boire (anisette), on te servait aussi une assiette de kémia (escargots en sauce piquante, olives, cacahuètes, etc…). On était une bande de 7 à 8 copains alors, à tour de rôle, on payait notre tournée, si bien que le soir, je ne rentrais pas souper à la maison.

A 18 ans, je me suis acheté une motobecane 125 culbutée. On partait à 4 h du matin placer des pièges pour attraper les oiseaux : grives, alouettes. On posait plus de 350 pièges (piège de fourmies à ailes ou des verres de farine). Avec mon frère René, on attrapait les chardonnerets au filet mais il fallait aller assez loin. Au début, on faisait cela à vélo c’était dur mais après avec la moto, cela s’est beaucoup amélioré.

PHOTO DE LA MOTO A VENIR

Après le départ des américains, à la fin de la guerre, on allait à leur emplacement. Ils avaient creusé des trous en forme d’entonnoir, d’une circonférence d’au moins 15 m, d’une profondeur de 8 à 10 m. Pour descendre au fond de ces trous, on se laissait entraîner par la vitesse, c’est elle qui nous maintenait debout. En bas, c’était pleins de serpents, des petits qui étaient mortels et des couleuvres. On les attrapait soit pour leur couper la tête ou alors on en lâchait quelques uns dans le quartier sur la route.

Le soir, on s’amusait à Burro flaco : deux groupes de 6 par exemple : il fallait se mettre l’un derrière l’autre, en position du cheval d’Arson, le second tenant le pantalon du premier et ainsi de suite. Le deuxième groupe devait sauter sur le dos du premier et ainsi de suite jusqu’à ce que tout s’écroule.

Si vous souhaitez voir un exemple de ce jeu, visiter le site suivant : tout en bas de la page, vous avez une vidéo du jeu BURRO FLACO

http://danmarlou.free.fr/jeux.htm

On allait aussi chez Dédé Camensouli. Avec les copains, on avait formé un groupe de musiciens : le groupe BATI BATI : Dédé jouait de la batterie, Roger de l’harmonica, moi j’avais les maracas et le tambourin quelquefois. Notre groupe jouait sur les plages d’Ain El Turck et Damesme. Un an plus tard, un ami nous rejoint pour jouer de l’accordéon. Notre groupe jouait un peu partout.

Le soir, vers 18 heures, en face de la maison, devant le bar, on achetait des sardines fraîches que l’on mangeait de suite. Ainsi, il y avait toujours du monde à la maison.

A la fin de mon service militaire, je me suis achetée une autre moto, la première c’était une motobécane 125 culbutée, vitesses au pied. La deuxième c’était une moto anglaise : Royal Enfield 250, mon copain Jeannot Roca avait une 500 Triumph, les autres c’était la voiture.

ROYAL ENFIELD 250 A VENIR

Le soir, après le couvre-feu, on n’avait plus le droit de sortir mais le vendredi soir, on allait au cabanon au frère à Tari au genêt, il y avait des dunes de sable, et là on jouait aux cartes.

Vers 1 heure du matin, on ramassait des crevettes ou on pêchait. On ne rentrait chez nous que le dimanche soir, toujours après le couvre-feu. Les motos partaient les premières, les voitures nous suivaient, cela arrivait que l’on croise des barrages mais on les semait aussitôt. Un soir, qu’on rentrait moteur et feux éteints, je restais devant la porte de chez moi et ne bougeait plus, mon copain qui habitait un peu plus bas, s’était fait arrêter au croisement par une patrouille de gendarmes accompagnés d’arabes du FLN. Ils l’ont fait descendre de voiture et l’ont tabassé, je suis resté en retrait et suis rentré discrètement chez moi.

Derrière chez nous, il y avait aussi un terrain de boules, souvent on allait jouer aux boules ou aux cartes. Au mois de mars, on pêchait des sacs pleins de saupes en compagnie de personnes plus âgées que nous, avec comme appât un grain de mandarine.

Quelquefois aussi, on allait pêcher jusqu’à Mostaganem (à 90 km d’Oran), dans un coin qui s’appelait Lastidia.

Toujours derrière chez nous, sur le terrain vague, il y avait une tonnelerie qui fabriquait de gros tonneaux pour le vin. Quand le patron était absent, on montait sur les fûts et on les faisait rouler. On s’amusait ainsi mais un jour, je suis tombé et me suis cassé la jambe droite. A la maison, on avait une balançoire fixée sur le figuier, ma soeur Clémence m’avait poussé un peu trop fort, je suis parti dans les airs et en tombant j’ai eu une nouvelle fracture toujours de la jambe droite. Une après-midi, il y a eu une forte explosion dans l’atelier de mécanique qui se situait à côté de chez nous. Une bouteille de gaz avait explosé, le patron a eu le visage brûlé ainsi que mon frère Joseph qui avait été brûlé sur tout le corps.

J’ai profité de ma jeunesse, j’ai vécu à 100 % les plus belles années de ma vie puis est venue l’indépendance de ma terre natale où contraint et forcé j’ai dû prendre l’avion le 4 juillet 1962 pour arriver à Marignane.

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HOMMAGE à José MARTINEZ http://oran3644.unblog.fr/2006/12/29/hommage-a-jose-martinez/ http://oran3644.unblog.fr/2006/12/29/hommage-a-jose-martinez/#comments Fri, 29 Dec 2006 21:25:42 +0000 http://oran3644.unblog.fr/2006/12/29/hommage-a-jose-martinez/ Bonsoir,

Je voudrais vous parler de mon grand-oncle José Martinez, né le 17 mars 1886 à Albatera Alicante en Espagne. Il a été naturalisé le 17 juin 1914 pour devenir Joseph Martinez et partir à la grande guerre, celle qu’on appelle plus simplement la guerre 14/18. Il est décédé le 9 août 1916 à Samli, camp militaire en Grèce, décès dû à une maladie le paludisme ou le typhus, je dois me renseigner sur cette information et j’espère donner une suite courant 2007.

Toi, Joseph, tu es parti comme tes frères et comme tes frères, tu espérais revenir vivant. Dans tes lettres, toujours comme tes frères, tu disais à tes parents de ne pas se faire de mauvais sang, que cette guerre finirait bientôt et que tu rentrerais alors au pays mais le destin en a voulu autrement.

Aujourd’hui, où es-tu ? D’après mes infos, tu serais resté en Grèce ! Ta mère ne voulant pas faire revenir ton corps de peur de ne pas te reconnaître, pensant que tu serais défiguré mais depuis quand est-on défiguré à la suite d’une maladie ?

C’est avec certitude qu’aujourd’hui, je peux te dire que je vous ai tous retrouvé, tes frères, ta soeur, et tes parents : Grégorio qui est aussi mon grand-père, se trouve enterré à Lyon, pas très loin de chez moi, Manuel est enterré à Antibes avec sa femme et deux de ses enfants, ta soeur Maria est décédée quelques années après toi, elle était enceinte lors de son décès et son mari Juan Plaça est parti avec sa fille, sans jamais donner aucune nouvelle, Maria est donc enterrée à Ain Tedeles, tout comme ton beau-père Grégorio Martinez (ton véritable père s’appelait José MARTINEZ, et pour l’instant, je ne sais pratiquement rien de lui), et enfin ta mère Maria de la Conception VIVES est enterrée à Oran. Voilà, je vous ai tous réuni, vous êtes tous morts certes mais réunis dans mon coeur et j’aurais tant aimé connaître mon grand-père ainsi il m’aurait certainement parlé de chacun d’entre vous.

J’ai encore des informations à recueillir à ton sujet auprès de différents organismes qui me permettront certainement de résoudre un mystère te concernant.

Où que vous soyez, vous avez tous les 6 une place dans mon coeur et celle-ci n’est pas prête de se perdre.

Aujourd’hui, Joseph Martinez, tu aurais dû avoir 120 ans, mais l’existence a voulu que ta vie cesse à l’âge de 30 ans.

Ta petite nièce Valérie Martinez

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LES DISPUTES FAMILIALES ET LA MORT http://oran3644.unblog.fr/2006/11/18/les-disputes-familiales-et-la-mort/ http://oran3644.unblog.fr/2006/11/18/les-disputes-familiales-et-la-mort/#comments Sat, 18 Nov 2006 10:18:42 +0000 http://oran3644.unblog.fr/2008/11/19/les-disputes-familiales-et-la-mort/ Aujourd’hui, je me dis que la vie est ainsi faite : de joies, de peines, de découvertes plus ou moins enrichissantes, plus ou moins mauvaises et l’on a tous chacun au fond de nous, notre propre caractère, ce caractère qui fait que les familles se brouillent. Pourquoi ? Est-ce si important de rester en froid quand on sait que nos ancêtres ont traversé une guerre qui les a marqué à jamais ! Quand on sait en lisant les écrits des histoires sur cette guerre 14-18, sur les différents sites qu’internet nous permet de découvrir, que tous ces hommes, lorsqu’ils écrivaient et répétaient à leurs proches qu’ils n’avaient aucun soucis à se faire et pourtant combien d’entre eux sont tombés pour la France ? Combien d’entre eux pensaient rentrer au pays ? Nous, nous avons perdu un grand oncle à cette guerre 14-18, Joseph Martinez, né le 17 mars 1886 décédé le 9 août 1916 d’une maladie et dans ces courriers, lui aussi disait à ses parents de ne pas s’inquiéter, qu’il reviendrait et pourtant sa vie s’est arrêtée, loin des siens. N’est-il pas triste de mourir loin des siens ? de ceux que l’on aime ? N’est-il pas triste alors que le deuil nous frappe en pleine figure de ce dire ce qu’il a pu ressentir ? Etre seul ? Abandonné en quelque sorte. Non, il n’était pas abandonné. Aujourd’hui, je l’ai retrouvé, certes il est mort mais il est retrouvé et mon objectif est le suivant : savoir où il est enterré ? savoir ce qu’il a fait ? savoir ce qu’il a enduré ? Je sais que ce sera encore un travail de titan, mais j’avance chaque jour un peu plus dans mes recherches le concernant et j’avoue que son existence, si courte soit-elle reste pour moi une énigme.

Pourquoi, alors reparaitre quand les êtres qui vous sont chers ont disparu ?

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