Pour que le souvenir reste

Que notre histoire demeure à jamais dans nos coeurs !!!

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Archive pour la catégorie 'Oran, fille de pieds-noirs'


26 MARS 1962 ET HISTOIRE D’UNE BLESSURE

5 avril, 2007
Oran, fille de pieds-noirs | 4 réponses »

Comment ne pas rester insensible à ce massacre ? Que savons-nous de ce qui s’est réellement passé ? Nous ne savons RIEN !!! Et pour cause, qui s’octroie le droit de tout cacher ? Toutes ces questions, sans réponse, ou alors réponse à demie, mais quelle est la VERITE !!! ???

Dans « HISTOIRE D’UNE BLESSURE », la première partie nous évoque l’enfance passée, les copains, les sorties en famille ou entre amis, les jeux, la VIE en un mot. La seconde partie nous dévoile un autre aspect INCONNU du public, et moi, fille de pieds-noirs, je me pose encore la question de SAVOIR : POURQUOI, ce film documentaire passe à une heure aussi tardive ? SEULS, les pieds-noirs doivent avoir eu vent de ce passage à la télévision. POURQUOI ne pas le diffuser à une heure de grande écoute ? Qu’essaie-t-on encore de nous cacher ? COMMENT FAIRE COMPRENDRE à l’ensemble de la France que les pieds-noirs ont été trahis, qu’ils n’ont rien demandé lors de ces évènements, comme beaucoup d’autres, mon grand-père et mes trois oncles ont failli être tués !!! Et devinez quoi ? Qui leur a évité ce triste sort : UN ARABE qui a dit « non, eux il ne faut pas les tuer ». D’autres non pas eu cette chance, avoir une bonne étoile si je puis dire.

POURQUOI, tout comme on étudie l’histoire de la révolution, les deux guerres mondiales, POURQUOI ne nous apprend-t-on rien sur cette guerre d’Algérie, cette indépendance, personnellement je n’ai aucun souvenir à l’école concernant le sujet ! POURTANT LA FRANCE ETAIT FIERE de s’être appropriée le territoire algérien. Combien de colons sont venus pour vivre sur cette terre, combien en sont morts de maladie, de vieillesse, de la guerre, combien en sont repartis car ils ne savaient pas cultiver la terre, ils ne connaissaient rien à l’apprentissage des cultures, seuls les pauvres, les petits, ceux que l’on appelait les journaliers savaient tirer profit de ce que la terre leur offrait, certes LEURS CONDITIONS DE VIE étaient des plus rudes mais ils ont transmis leur savoir à leur descendance. Alors lorsque j’entends ou lorsque je vois ces atrocités commises par le gouvernement français, on se demande encore pourquoi les pieds-noirs vivent-ils cachés ? Comme s’ils avaient une maladie contagieuse ? Que veut-on nous CACHER ? LA VERITE verra-t-elle le jour d’ici quelques années ? Peut-être lorsque TOUS LES PIEDS-NOIRS ne seront plus sur cette terre, qu’il n’y aura plus personne pour témoigner sur le sujet, qui restera-t-il pour faire REVIVRE LEUR MEMOIRE ? C’est pourquoi, je demande à chaque parent, à chaque grand-parent, à chaque arrière grand-parent ayant vécu en Algérie française, de transmettre à leurs enfants, à leurs petits enfants, à leurs arrières petits enfants, leurs SOUVENIRS aussi JOYEUX que DOULOUREUX !!!!

Cette blessure, beaucoup d’entre vous, l’ont connue, et seuls VOUS, pouvez en parlez.

VERSER des larmes en écoutant « HISTOIRE D’UNE BLESSURE » est ce qu’il nous reste à faire, car la vérité, aussi cruelle soit-elle, est pourtant bien réelle. INJURIER les commanditaires de cette tuerie, que cela nous apporte-t-il ? Un soulagement ! Je ne pense pas ! Dire que ce pays que l’on a tant aimé, dont on a rêvé chaque nuit pendant plusieurs années et se dire qu’aujourd’hui, avec le film, la blessure est rouverte, un gout amer reste dans la bouche, un gout de sang, un gout de trahison, un gout de vengeance, mais que sommes-nous face à ceux qui tirent les ficelles ? QUI SOMMES-NOUS ? NOUS SOMMES AUSSI FRANCAIS QUE NOUS L’ETIONS AVANT !

Le sujet est vaste et seuls les pieds-noirs pourront répondre à mes questions, seuls les pieds-noirs pourront nous raconter la VERITE, seuls les pieds-noirs pourront toujours faire revivre le passé de leur enfance, seuls les pieds-noirs SAVENT !

ALORS TRANSMETTEZ-NOUS CE SAVOIR PAR INTERNET, PAR COURRIER, LAISSEZ UNE TRACE DE VOTRE VIE SUR CETTE TERRE.

Je vous admire VOUS MES PARENTS pour toutes ces épreuves que vous avez su traverser, pour toutes les vraies valeurs que vous m’avez inculqué, pour cette VIE offerte dans un pays sans guerre.

JE VOUS AIMERAIS POUR TOUTE LA VIE, comme disait mon grand père-paternel.

Valérie

PHOTOS SOUVENIRS

14 janvier, 2007
Oran, fille de pieds-noirs | 1 réponse »

Bonjour à tous,

Aujourd’hui, je voudrais vous faire partager des photos de là-bas, de votre Algérie. Ces photos ne sont pas personnelles, bien au contraire, je les ai recopié, après demande de permission et autorisation de l’auteur du site « album photos d’oran » de JC Pillon que je remercie infiniment. Les photos paraissent sur le blog et je rajoute régulièrement les noms des différents auteurs de ces photos que je citerais à la fin de mon article.

Me voilà de retour pour citer toutes les personnes qui nous permettent de rêver malgré un passé lointain et pourtant si proche ; je remercie infiniment les personnes suivantes :
- J-P Ramognino
- C. Sicsic
- Hubert Merea
- Christiane Duchateau
- Jeannine Cazorla
- G. Castellanos
- G. Villadier
- Antoine Orsero
- Antoine Martinez
- Francis Lopez
- Alain Dejoux
- Djawad Kettab
- Richard Ortiz
- François Sanchezo
- Pierre Gomez
- Maryse Saurel
- Guy Pinto
- Didier Barcelona
- Jean Andres
- Annie Cherubino
- Roger Garcia
- M. Le Gales

En attendant, je vous souhaite une bonne visite à chacun d’entre vous.

Valérie Martinez

SAINT EUGENE

9 janvier, 2007
Oran, fille de pieds-noirs | 14 réponses »

Voilà, cela vous paraitra long à lire mais les souvenirs d’enfance restent toujours aussi émouvants, qu’ils soient personnels ou pas, que l’on connaisse la personne ou qu’elle nous soit complètement étrangère. J’ai tenu ici à retranscrire l’enfance passée de mon père, né en 1936 à Saint-Eugène. Les photos et dessins sont à venir.

SAINT EUGENE

Je suis né à Saint Eugène, quartier d’Oran, bd Vauchez. J’habitais une grande maison ; dans le jardin, tout aussi grand, il y avait un olivier, un oranger avec des oranges amères et un très grand figuier. Mon père faisait le jardinage : il cultivait différents légumes, des salades et des tomates. Ma mère s’occupait des fleurs : des roses, des arums, des marguerites, des géraniums et bien d’autres variétés. Au moment de la fête des mères, les gens venaient et nous achetaient des fleurs. On avait aussi une vigne grimpante qui donnait de très gros grains de raisins qu’on mettait en bocal avec du rhum. On possédait également des poulaillers, deux chiens que l’on attachait dans le jardin et des lapins.

De temps en temps, on voyait des caméléons dans le jardin. Souvent, j’en attrapé un et je lui faisais fumer une cigarette ; un jour, le caméléon m’a attrapé le doigt, pour qu’il me lâche, il a fallu lui couper la tête mais lui m’avait arraché un morceau de doigt depuis je n’ai plus jamais touché au caméléon.

Un jour, on a eu une invasion d’énormes sauterelles. On a alors pris des seaux plein d’eau, on mettait les sauterelles dedans et on donnait le tout aux poules qui se régalaient.

5 ans avant l’indépendance, il y a eu une invasion de rats dans notre jardin. Ils venaient manger nos poules et nos pigeons. Il y avait derrière chez nous, un terrain vague où s’entassaient des épaves de voitures, les rats provenaient de là. Avant de partir au travail, à 1 heure de l’après-midi, avec la carabine, j’en tuais quelques-uns et le soir, je recommençais.

A 8-10 ans, je rendais quelques petits services aux américains et eux en échange, nous donnaient des cigarettes.

Après la fin de la guerre avec l’Allemagne, ma mère et moi allions au village nègre (c’était le quartier arabe). On trouvait de tout là-bas, on l’appelait aussi le marché noir.

A 10-13 ans, avec les copains, on fabriquait des « caricos », c’était une planche en bois, dessous il y avait deux roulements à l’arrière et un devant, puis un bois à l’avant qui servait à diriger l’engin.

DESSIN DU CARICO A VENIR

Avec cette planche, on allait chercher de l’herbe pour les lapins, ou encore on allait à la caisserie, l’usine à bois, remplir des sacs de sciure pour se chauffer l’hiver. On avait un fût qu’on remplissait de sciure, au milieu de ce fût, il y avait un manche en bois d’une pioche, sur le côté des trous pour laisser passer l’air, on enlevait le manche en bois et on allumait le feu par le bas, c’était notre chauffage.

DESSIN DU FUT A VENIR

A 12 ans, je ramassais les figues, après les avoir peser, j’allais les vendre. Au début, c’était dur puis peu à peu, j’ai eu ma propre clientèle. Je vendais environ 16 kg de figues deux fois par semaine, ainsi que les oeufs frais de nos poules. Après sa retraite, mon père était gardien le soir dans une usine ; il a ensuite arrêté et s’est fabriqué une charrette pour aller vendre des petits pots de basilic et du piment de Cayenne les jours de marché. Quand il rentrait à la maison, il nous disait : « c’est des français qui m’achètent le basilic ». A Saint-Eugène, il y avait la cité des français de métropole. Ils lui achetaient du basilic pour le mettre dans leur soupe.

Dans notre quartier, on se connaissait presque tous ! En face de chez nous, il y avait le bar François, à côté le coiffeur, après le bar Martinez, Lola la marchande de journaux, un peu plus haut le cinéma l’Alhambra. En face, il y avait aussi un magasin qui vendait des glaces, des torraïcos (pois chiche grillé) et des tramousses (lupins) et le bar Bonillo.

A Pâques, les gens venaient faire cuire leur mounas à la boulangerie, à cette époque, nous n’avions pas de four.

J’ai fréquenté beaucoup de quartiers où j’ai travaillé par la suite : Gambetta, Carteaux, Victor Hugo, Delmonte, le Plateau, le quartier de la Marine (c’était le vieux quartier d’Oran).

Notre moyen de locomotion à l’époque, c’était la marche : j’accompagnais ma mère au cimetière Tamashouet. On allait à l’école, pêcher au port, au centre ville, toujours à pied. Le samedi soir, nous allions au cinéma qui se situait au centre ville. On rentrait à 1h30 du matin et on prenait les cannes à pêche puis on repartait. On rentrait le dimanche après-midi vers 13 h – 14 h et à 7 heures du soir, on était de nouveau dehors.

A 14 ans, j’ai eu mon vélo. On allait pêchait à Ain Franine (c’était sur la côte sauvage) avec les copains. On allait même jusqu’à Arzew, à 40 km d’Oran, le soir on était crevé.

J’ai eu mon premier contrat de 3 ans dans un atelier de mécanique, il y avait également avec moi un jeune du quartier Victor Hugo qui travaillait avec moi. Je le revois de temps en temps, aujourd’hui, il habite à Hyères. L’entreprise où je travaillais s’appelait l’entreprise Raveau. Ils étaient 4 frères, ils travaillaient toujours très tard dans la soirée. On nous apportait des villebroquins de bateau complètement usés et eux les retapaient à neuf. Il n’y avait qu’eux pour faire ce travail de métallisation dans tout Oran. D’ailleurs, c’est grâce à eux que j’ai appris à travailler.

J’allais à l’école de Delmonte qui était à 1 km de la maison. On n’était pas des anges et à la récréation, il y avait souvent des bagarres, si bien que lorsqu’on rentrait en classe, l’instituteur faisait pousser les bureaux, et les deux élèves qui se battaient en récré, remettaient ça devant les élèves et l’instituteur. Moi, je n’ai jamais aimé l’école.

Il y avait à côté une église avec le patronnage. Monsieur Henri s’occupait du patronnage, il faisait office de prêtre. C’est là que l’on jouait au petit drapeau, on faisait des sorties à la campagne, toujours à pied.

Pour la Pentecôte, on allait à Santa-Cruz, c’est la montagne qui se trouve au pied du quartier de la marine. C’était haut : les gens montaient soit à pied, soit à genoux pour prier et voir la Vierge. Toute la population faisait ce pélerinage. Il y avait aussi un château fort.

Quand il y a eu la peste à Oran, beaucoup sont morts puis un jour tout s’est arrêté : je ne me souviens plus en quelle année mais les gens avaient descendu la Vierge et la promenaient dans toutes les rues, les balcons étaient maculés de drap blanc et de bougies allumées : voir le livre d’Albert Camus sur la peste.

A 17 ans, j’avais une certaine liberté. Le vendredi soir, on sortait avec les copains, on faisait la tournée des différents bars : on mangeait de la rate farcie (merza), des rognons blancs, des merguez, du foie ou du coeur. Presque tous les bars possédaient un barbecue, chacun préparait sa kémia (différentes entrées) et les gens s’attablaient à l’intérieur ou à l’extérieur du bar.

Quand tu commandais à boire (anisette), on te servait aussi une assiette de kémia (escargots en sauce piquante, olives, cacahuètes, etc…). On était une bande de 7 à 8 copains alors, à tour de rôle, on payait notre tournée, si bien que le soir, je ne rentrais pas souper à la maison.

A 18 ans, je me suis acheté une motobecane 125 culbutée. On partait à 4 h du matin placer des pièges pour attraper les oiseaux : grives, alouettes. On posait plus de 350 pièges (piège de fourmies à ailes ou des verres de farine). Avec mon frère René, on attrapait les chardonnerets au filet mais il fallait aller assez loin. Au début, on faisait cela à vélo c’était dur mais après avec la moto, cela s’est beaucoup amélioré.

PHOTO DE LA MOTO A VENIR

Après le départ des américains, à la fin de la guerre, on allait à leur emplacement. Ils avaient creusé des trous en forme d’entonnoir, d’une circonférence d’au moins 15 m, d’une profondeur de 8 à 10 m. Pour descendre au fond de ces trous, on se laissait entraîner par la vitesse, c’est elle qui nous maintenait debout. En bas, c’était pleins de serpents, des petits qui étaient mortels et des couleuvres. On les attrapait soit pour leur couper la tête ou alors on en lâchait quelques uns dans le quartier sur la route.

Le soir, on s’amusait à Burro flaco : deux groupes de 6 par exemple : il fallait se mettre l’un derrière l’autre, en position du cheval d’Arson, le second tenant le pantalon du premier et ainsi de suite. Le deuxième groupe devait sauter sur le dos du premier et ainsi de suite jusqu’à ce que tout s’écroule.

Si vous souhaitez voir un exemple de ce jeu, visiter le site suivant : tout en bas de la page, vous avez une vidéo du jeu BURRO FLACO

http://danmarlou.free.fr/jeux.htm

On allait aussi chez Dédé Camensouli. Avec les copains, on avait formé un groupe de musiciens : le groupe BATI BATI : Dédé jouait de la batterie, Roger de l’harmonica, moi j’avais les maracas et le tambourin quelquefois. Notre groupe jouait sur les plages d’Ain El Turck et Damesme. Un an plus tard, un ami nous rejoint pour jouer de l’accordéon. Notre groupe jouait un peu partout.

Le soir, vers 18 heures, en face de la maison, devant le bar, on achetait des sardines fraîches que l’on mangeait de suite. Ainsi, il y avait toujours du monde à la maison.

A la fin de mon service militaire, je me suis achetée une autre moto, la première c’était une motobécane 125 culbutée, vitesses au pied. La deuxième c’était une moto anglaise : Royal Enfield 250, mon copain Jeannot Roca avait une 500 Triumph, les autres c’était la voiture.

ROYAL ENFIELD 250 A VENIR

Le soir, après le couvre-feu, on n’avait plus le droit de sortir mais le vendredi soir, on allait au cabanon au frère à Tari au genêt, il y avait des dunes de sable, et là on jouait aux cartes.

Vers 1 heure du matin, on ramassait des crevettes ou on pêchait. On ne rentrait chez nous que le dimanche soir, toujours après le couvre-feu. Les motos partaient les premières, les voitures nous suivaient, cela arrivait que l’on croise des barrages mais on les semait aussitôt. Un soir, qu’on rentrait moteur et feux éteints, je restais devant la porte de chez moi et ne bougeait plus, mon copain qui habitait un peu plus bas, s’était fait arrêter au croisement par une patrouille de gendarmes accompagnés d’arabes du FLN. Ils l’ont fait descendre de voiture et l’ont tabassé, je suis resté en retrait et suis rentré discrètement chez moi.

Derrière chez nous, il y avait aussi un terrain de boules, souvent on allait jouer aux boules ou aux cartes. Au mois de mars, on pêchait des sacs pleins de saupes en compagnie de personnes plus âgées que nous, avec comme appât un grain de mandarine.

Quelquefois aussi, on allait pêcher jusqu’à Mostaganem (à 90 km d’Oran), dans un coin qui s’appelait Lastidia.

Toujours derrière chez nous, sur le terrain vague, il y avait une tonnelerie qui fabriquait de gros tonneaux pour le vin. Quand le patron était absent, on montait sur les fûts et on les faisait rouler. On s’amusait ainsi mais un jour, je suis tombé et me suis cassé la jambe droite. A la maison, on avait une balançoire fixée sur le figuier, ma soeur Clémence m’avait poussé un peu trop fort, je suis parti dans les airs et en tombant j’ai eu une nouvelle fracture toujours de la jambe droite. Une après-midi, il y a eu une forte explosion dans l’atelier de mécanique qui se situait à côté de chez nous. Une bouteille de gaz avait explosé, le patron a eu le visage brûlé ainsi que mon frère Joseph qui avait été brûlé sur tout le corps.

J’ai profité de ma jeunesse, j’ai vécu à 100 % les plus belles années de ma vie puis est venue l’indépendance de ma terre natale où contraint et forcé j’ai dû prendre l’avion le 4 juillet 1962 pour arriver à Marignane.

POESIE POUR MA GRAND-MERE

9 janvier, 2007
Oran, fille de pieds-noirs | Pas de réponses »

J’ai écrit cette poèsie qui n’en est pas vraiment une lorsque ma grand-mère maternelle nous a quitté. Elle est partie avec ses souvenirs d’enfance, son passé et je garderais toujours au fond de mon coeur, son visage, sa gentillesse avec nous sa famille, avec autrui, les inconnus. Elle possédait une générosité immense, le malheur des autres la touchait au plus profond d’elle même, elle se demandait souvent pourquoi Dieu a-t-il voulu toute cette misère, cette guerre, à quoi cela sert-il ?

Alors j’ai voulu à ma façon lui rendre un hommage, mes mots sont simples, ils représentent tout ce qu’elle était, tout ce qu’elle donnait et j’aurais aimé qu’elle connaisse mes enfants, qu’elle leur donne l’amour qu’elle m’a donné, à toi, ma petite mémé que j’aime tant !!!

Pour toi Mémé, où que tu soies, je pense à toi

Depuis ta naissance jusqu’à ta jeunesse
Ta vie n’a été que grâce et finesse
Aujourd’hui encore, jamais elle ne sèche
Car tu es la plus belle mais surtout la plus fraîche.

Tu es la seule qu’on aime
Puisque toujours tu resteras la même
Tu raconteras avec ton coeur
Toute ta vie et ton bonheur

Chaque jour à chaque instant,
Pour toi la vie recommence
Toi qui nous aime tant,
Car rien n’existe pas même la violence

Plus les années passent
Et jamais, on ne t’oubliera
Car rien ne s’efface
Pas même les fleurs de ta villa

SAINT EUGENE ET MARAVAL

29 décembre, 2006
Oran, fille de pieds-noirs | Pas de réponses »

Bonsoir,

A l’origine, j’ai créée ce blog pour parler de l’Algérie Française et de ses rapatriés, mais à vrai dire comment faire pour parler d’un pays que je n’ai pas connu, seuls mes parents le peuvent, seuls vous les rapatriés le peuvent aussi.

Ce que je peux dire de l’enfance de mes parents : ce sont des mots tel que calentica, mouna, roïco, la vierge Santa Cruz, le boulevard Vauchez à Saint Eugène, la rue Laveran à Maraval et les fleurs de la villa, les 400 coups de mon père quand il était enfant, les souvenirs d’école, les cours de sténo pour ma mère avec son amie Michelle Rodriguez, qu’elle souhaiterait un jour revoir ou du moins avoir de ses nouvelles, le port d’Oran, et dernièrement l’orchestre Bati-Bati, et bien d’autres souvenirs !!!!

J’aimerais bien que mon père ou ma mère me fasse un récit à leur tour de leur Terre Natale, maman dit souvent qu’elle rêve de là-bas, et mon père lorsqu’il parle de cette Algérie Française, on sent dans ses yeux et dans son coeur, une tristesse, tristesse d’avoir dû partir de chez lui, d’avoir dû laisser des amis, de la famille, la séparation de tous, et cette terre d’accueil qui devait leur ouvrir les bras, comment les a-t-elle accueillie ?

Qu’ont-ils pu ressentir en partant de là-bas, devoir tout laisser derrière eux, n’emportant avec eux que le stricte nécessaire, tout cela pour sauver leur vie, emportant leurs photos qui elles marquent le passé, ce passé détruit, saccagé, pourquoi ? Qu’a-t-elle eu de bénéfique pour chacun ? Pourquoi a-t-il fallu se battre pour conquérir cette Algérie et quelques années après, lui rendre sa liberté dans un bain de sang, cette guerre était-elle nécessaire ? Combien de familles ont été détruites, combien comme nous, recherchons nos racines, le souvenir est-il toujours intact, le retour au source n’est-il pas trop douloureux ?

J’attends vos impressions, vos témoignages, vos souvenirs d’enfance à vous mes parents. Merci d’être présents à chaque instant de ma vie, merci d’être patients avec toutes mes questions et mes demandes, merci pour tout ce que vous m’avez appris, enseigné, merci d’être tout simplement mes parents :

JE VOUS AIME TRES FORT DE TOUT MON COEUR

votre fille Valérie

FIN D’ANNEE 2006

28 décembre, 2006
Oran, fille de pieds-noirs | Pas de réponses »

Bonsoir,

Cette année 2006 se termine prochainement et je souhaite à chacun d’entre vous, quoi que vous cherchiez et quoi que vous trouviez, je vous souhaite de réussir tout ce que vous allez entreprendre, rien n’est plus important que d’avoir un objectif et de vouloir l’atteindre. Le mien, et vous l’aurez compris si vous avez lu mes précédents articles, c’est la famille Martinez et la famille Matéo, j’ai retrouvé une bonne partie de la famille Martinez mais il reste encore quelques personnages à retrouver, quelques dates, des souvenirs et je suis sûre qu’autour de moi, certains savent des choses du passé, il suffit juste de trouver la bonne personne qui saura m’aider à ouvrir les portes qui sont encore fermées.

Du côté de la famille Matéo, j’espère avancer d’un grand bond en avant grâce à l’intermédiaire de mon oncle Albert Matéo. J’ai déjà eu pas mal d’info concernant mon grand-père maternel avec l’aide d’une copie du livret de famille de ses parents que j’ai obtenu grâce à ma tante Anita, fille de mon grand-père. Avec ces premières infos, je pense pouvoir aller plus loin mais il me faut encore d’autres pistes pour remonter le passé, alors je cherche …

Pour tous ceux qui comme moi, sont passionnés de généalogie, je peux dire que nous avons beaucoup de sites qui peuvent nous aider mais il est vrai que quelquefois, il est difficile de remonter le temps car lorsque le temps a fait que tout soit détruit, que nous reste-t-il ?

J’espère que l’année 2007 m’apportera d’autres renseignements qui me feront penser que les miens sont toujours présents quelque part sur cette terre, certes ils sont décédés, mais ils sont là, et même si je ne les ai pas connu, je les aurais retrouvé, j’aimerais aussi connaître la vie d’autrefois, de leur époque, trouver des histoires du passé, mais des histoires vraies, comme celles que nous racontent tous ces pieds-noirs qui ont dû quitter leur terre natale et qui évoquent si bien avec leurs coeurs et leurs sentiments, les souvenirs du passé, ce sont ces histoires que je veux retrouver ainsi je pourrais dire que mes aieux à cette époque vivaient ainsi et que même si la vie était dure, elle valait la peine d’être vécue.

Valérie

LA FAMILLE RETROUVEE

18 novembre, 2006
Oran, fille de pieds-noirs | 1 réponse »

Bonjour,

Me revoilà après quelques semaines d’absence, je viens vous donner des nouvelles fraîches. Enfin, après quelques mois de recherches et de persévérance, j’ai retrouvé la famille Martinez. Cette famille perdue de vue depuis 1967, malheureusement, il ne reste plus les cousins et cousines de mon père, Odette Martinez épouse Largement étant la dernière à s’être éteinte ce 7 octobre 2006. Elle nous laisse avec le souvenir du passé, ce passé qui a fait que je vous ai retrouvé, toutes et tous. Et oui, grâce à vous Michele, Martine et Christele, j’ai pu retrouvé la famille Martinez Manuel. Je vous en remercie. Je ne perds pas le contact avec vous et j’espère qu’un jour, nous aurons l’occasion de nous voir, de pouvoir parler de notre famille. C’est avec beaucoup de tristesse, même si je m’en doutais que Manuel Martinez et sa femme Marie Perales seraient décédés, mais la tristesse est d’autant plus grande car leurs propres enfants sont eux mêmes partis. Je suis tout de même très heureuse de vous avoir tous retrouvé, vous la famille LARGEMENT et GUERIN, vous la famille MARTINEZ et j’espère sincérement que mes parents pourront vous rencontrer un jour lors de leur voyage à travers la France. Je ne peux faire de recherche bien concrète du côté de la famille ARTES, car là je manque d’informations importantes étant donné que les deux filles Maryse et Hélène sont toutes deux mariées mais je ne perds pas espoir car je vous ai bien retrouvé à force de questions à droite, à gauche, à déranger mes parents tous les jours, à faire revivre le passé à mes oncles, mes tantes, mes cousines. Excusez-moi si je suis quelquefois indiscrète ou pressante mais sans cette motivation qui vient du plus profond de moi même, je n’aurais certainement pas abouti à ce résultat.

Un grand MERCI à chacun d’entre vous.

Valérie Martinez

ORAN VILLE DE MON ENFANCE

29 octobre, 2006
Oran, fille de pieds-noirs | 5 réponses »

Je suis fille de pieds noirs et à mon tour, je voudrais m’exprimer sur les sentiments de chacun face à cette Algérie qui fait partie intégrante de leur vie, de leurs souvenirs. Je sens la douleur, la nostalgie, la tristesse de cette Algérie blessée à travers les récits de chacun d’entre vous et pourtant je me sens moi-même pied-noir alors que je suis née à Lyon. Quoi de plus beau que les souvenirs d’enfance. Autrefois, la ville était vivante, vivante des commerçants ambulants qui ont été remplacés par toutes ces devantures, vivante par le sourire des gens croisés dans la rue, vivante car l’indifférence n’existait pas.

Chaque jour, je découvre des articles intéressants sur cette vie passée et j’aimerais tant que mes parents, eux aussi, redécouvrent cette Algérie, retrouvée par d’autres pieds-noirs dont la nostalgie leur fait retrouver une trace de leur passé. Mais voilà, le passé est trop proche, les souvenirs de l’indépendance trop douloureux, la guerre a été rude des deux côtés, trop de morts et d’injustice pourquoi ? pour qui ?

Mes parents pensent souvent à leurs amis et je voudrais aujourd’hui leur dédié ce blog, j’espère le compléter et le rendre vivant autant que possible.

Amicalement.

Valérie

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