Bonsoir,
Je voudrais vous parler de mon grand-oncle José Martinez, né le 17 mars 1886 à Albatera Alicante en Espagne. Il a été naturalisé le 17 juin 1914 pour devenir Joseph Martinez et partir à la grande guerre, celle qu’on appelle plus simplement la guerre 14/18. Il est décédé le 9 août 1916 à Samli, camp militaire en Grèce, décès dû à une maladie le paludisme ou le typhus, je dois me renseigner sur cette information et j’espère donner une suite courant 2007.
Toi, Joseph, tu es parti comme tes frères et comme tes frères, tu espérais revenir vivant. Dans tes lettres, toujours comme tes frères, tu disais à tes parents de ne pas se faire de mauvais sang, que cette guerre finirait bientôt et que tu rentrerais alors au pays mais le destin en a voulu autrement.
Aujourd’hui, où es-tu ? D’après mes infos, tu serais resté en Grèce ! Ta mère ne voulant pas faire revenir ton corps de peur de ne pas te reconnaître, pensant que tu serais défiguré mais depuis quand est-on défiguré à la suite d’une maladie ?
C’est avec certitude qu’aujourd’hui, je peux te dire que je vous ai tous retrouvé, tes frères, ta soeur, et tes parents : Grégorio qui est aussi mon grand-père, se trouve enterré à Lyon, pas très loin de chez moi, Manuel est enterré à Antibes avec sa femme et deux de ses enfants, ta soeur Maria est décédée quelques années après toi, elle était enceinte lors de son décès et son mari Juan Plaça est parti avec sa fille, sans jamais donner aucune nouvelle, Maria est donc enterrée à Ain Tedeles, tout comme ton beau-père Grégorio Martinez (ton véritable père s’appelait José MARTINEZ, et pour l’instant, je ne sais pratiquement rien de lui), et enfin ta mère Maria de la Conception VIVES est enterrée à Oran. Voilà, je vous ai tous réuni, vous êtes tous morts certes mais réunis dans mon coeur et j’aurais tant aimé connaître mon grand-père ainsi il m’aurait certainement parlé de chacun d’entre vous.
J’ai encore des informations à recueillir à ton sujet auprès de différents organismes qui me permettront certainement de résoudre un mystère te concernant.
Où que vous soyez, vous avez tous les 6 une place dans mon coeur et celle-ci n’est pas prête de se perdre.
Aujourd’hui, Joseph Martinez, tu aurais dû avoir 120 ans, mais l’existence a voulu que ta vie cesse à l’âge de 30 ans.
Ta petite nièce Valérie Martinez
Bonsoir,
A l’origine, j’ai créée ce blog pour parler de l’Algérie Française et de ses rapatriés, mais à vrai dire comment faire pour parler d’un pays que je n’ai pas connu, seuls mes parents le peuvent, seuls vous les rapatriés le peuvent aussi.
Ce que je peux dire de l’enfance de mes parents : ce sont des mots tel que calentica, mouna, roïco, la vierge Santa Cruz, le boulevard Vauchez à Saint Eugène, la rue Laveran à Maraval et les fleurs de la villa, les 400 coups de mon père quand il était enfant, les souvenirs d’école, les cours de sténo pour ma mère avec son amie Michelle Rodriguez, qu’elle souhaiterait un jour revoir ou du moins avoir de ses nouvelles, le port d’Oran, et dernièrement l’orchestre Bati-Bati, et bien d’autres souvenirs !!!!
J’aimerais bien que mon père ou ma mère me fasse un récit à leur tour de leur Terre Natale, maman dit souvent qu’elle rêve de là-bas, et mon père lorsqu’il parle de cette Algérie Française, on sent dans ses yeux et dans son coeur, une tristesse, tristesse d’avoir dû partir de chez lui, d’avoir dû laisser des amis, de la famille, la séparation de tous, et cette terre d’accueil qui devait leur ouvrir les bras, comment les a-t-elle accueillie ?
Qu’ont-ils pu ressentir en partant de là-bas, devoir tout laisser derrière eux, n’emportant avec eux que le stricte nécessaire, tout cela pour sauver leur vie, emportant leurs photos qui elles marquent le passé, ce passé détruit, saccagé, pourquoi ? Qu’a-t-elle eu de bénéfique pour chacun ? Pourquoi a-t-il fallu se battre pour conquérir cette Algérie et quelques années après, lui rendre sa liberté dans un bain de sang, cette guerre était-elle nécessaire ? Combien de familles ont été détruites, combien comme nous, recherchons nos racines, le souvenir est-il toujours intact, le retour au source n’est-il pas trop douloureux ?
J’attends vos impressions, vos témoignages, vos souvenirs d’enfance à vous mes parents. Merci d’être présents à chaque instant de ma vie, merci d’être patients avec toutes mes questions et mes demandes, merci pour tout ce que vous m’avez appris, enseigné, merci d’être tout simplement mes parents :
JE VOUS AIME TRES FORT DE TOUT MON COEUR
votre fille Valérie